Nombre de micro structures du monde associatif ont rejoint un évènement médiatique nommé nuit de la philosophie. Porté entre autre par Nouvelle Acropole. Depuis lors, la Mission de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires a qualifié cet évènement sous le signe du soupçon. Je ne m'identifie ni à un quelconque mouvement sectaire puisque j'agis en mon nom pour animer un atelier ; et en l'absence de fait probant je dénonce l'exercice de la censure qui a quand même fait annuler la réservation de nombreuses salles pour des évènements célébrant la journée mondiale de la philosophie (UNESCO) mais a aussi fait passer par les mairies les noms des dirigeants associatifs concernés ou auprès des rectorats afin de les disqualifier.
Agorathéna avait diffusé la présence de la nuit de la philosophie sur Avignon samedi 18/11/22 : une conférence au Fenouil à vapeur a malheureusement dû être annulée bien en amont du 17/11/22 ; à Saint-Laurent-des-arbres, le même intervenant s'étant décommandé, j'ai décidé d'animer un atelier
"Le petit prince habite-t-il en chacun de nous ?" afin d'évaluer la portée patrimoniale d'une oeuvre quasi universelle ; mais aussi afin d'explorer la portée philosophique de ce conte qui questionne sa propre sincérité.
Mais au fait qu'est-ce que la question de départ suggère ? Quels en sont les présupposés ?
Tout le monde (ou presque, selon les générations) s'identifie à cet extra terrestre : avec sa faculté d'étonnement ; sa mélancolie, sa curiosité et son opiniâtreté . il bouleverse en chacun l'enfant qui juge et qui assène à l'adulte devenu "sérieux" (occurrence fréquente dans l'oeuvre) combien les choses ont l'importance qu'on leur donne.
Vous identifiez-vous à ce personnage et pourquoi ?
La violence du regard de l'enfant posée, le choc de la responsabilité de l'être dans la relation est inscrit à travers les notions d'interdépendance et d'engagement ; prendre soin de l'autre est-il seulement relié au fait d'exister dans le regard de cet autre ? Que disent de nos relations les réseaux sociaux ou la façon dont sont parfois traitées les personnes âgées ou en fin de vie ?
L'attachement est une clé de lecture puisque l'identification peut reposer sur des illustrations du livre : la caisse à trois trous est celle du voir ce qu'on a envie de voir ; ou de sa capacité de rêverie ; l'allumeur de réverbères est une allégorie de nos vies inutiles mais "jolies" qui rappelle le mythe de Sisyphe. La première de couverture laisse apparaître la solitude d'enfance contemplative et libre. Le jardinier est choisi sans argument, tandis que l'arbre est proposé comme à la fois le paradoxe de l'ancrage et de la prise de hauteur.
C'était un moment riche de partage autour des valeurs que l'UNESCO porte sur le patrimoine et sur l'enfance. Sans aucun lien avec une quelconque dérive sectaire.